samedi 11 septembre 2010

A la folle jeunesse Ann SCOTT

« Un glaçon avait giclé du verre. Il avait atterri sur le haut d’une enceinte à côté de moi, une enceinte recouverte de confettis d’argent qui se reflétaient dans ses arrêtes, et malgré la moiteur de l’endroit bondé, il trônait la intact, cristallin. Pas même l’amorce d’une infime petite flaque. Rien qui laissait présager du début à la fin, et c’était comme çà que ma vie m’apparaissait à quelques jours de mon quinzième anniversaire. Intacte, même quand certains points de non-retour semblaient déjà avoir été franchis. Sauf que la semaine prochaine, je n’aurai pas quinze ans. Ce glaçon à maintenant fondu depuis vingt cinq ans, et avec lui ont disparu l’insolence et la fièvre pour céder la place à la peur. »


Le style ANN SCOTT : Un style !
Si j’ai choisi de commencer ma chronique par une longue citation, c’est parce que cette comparaison placée au début du livre m’a littéralement séduit. Je ne pouvais que continuer la lecture de ce livre car de nombreuses pages comportent une phrase stylée se glissant sans aucun échec quelque soit la tonalité voulue par l’auteure suivant les étapes décrites.
J’admets que parfois j’ai éprouvé quelques difficultés à suivre l’auteure. C’est peut être d’ailleurs un souhait de cette dernière que le lecteur finisse par se perdre comme elle-même s’est perdue par moment réellement dans son histoire comme elle nous l’explique.
Malgré quelques passages difficiles, je n’ai pu que continuer ma lecture car je souhaitais toujours connaitre l’effet de style suivant et je n’ai pas été déçu car ce livre recèle de nombreux effets réussis.

Une histoire
Est-ce une autobiographie qui nous est proposée ici ? On reconnait bien l’auteure de Superstars qui décrit d’ailleurs son immersion dans le milieu littéraire avec brio. Ann SCOTT revient sur cette période particulière avec les interviews et le rythme suivi par cette dernière lors de la sortie de ce succès.
« Si je n’avais pas trébuché sur un arrosoir, dans la cour, je n’aurais peut être jamais parlé à ma voisine Stella. Je ne lui aurais pas offert mon premier roman et elle n’aurait pas eu cette phrase déterminante, le lendemain : « je n’ai aucune complaisance pour les gens qui ont du talent et qui n’en font rien. »
Ses rapports avec les autres que cela soit avec sa famille ou ses amies sont également décrits dans ce livre. Nous découvrons des phrases poignantes fortes en émotions :
« Lorsqu’on a un père orphelin et une mère qui a perdu la sienne à la naissance, j’imagine qu’on ne peut pas leur en vouloir de ne pas avoir su donner ce qu’ils n’ont pas reçu. »

En réalité, dans ce livre, une femme de quarante ans porte un regard sur sa vie en regardant derrière elle pour tenter de trouver des réponses.
« Je suis restée à regarder le portable dans ma main. Stella quittait Paris, ma belle mère aimait Joan JETT, mon père portait des chemises de nui, mon frère avait déjà dix huit ans et Marie adoptait un enfant »

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