samedi 2 mai 2009

Thornytorinx de Camille de Peretti

C’est l’histoire d’une fille qui se pose des questions. Elle a des angoisses et des tas de problèmes. Et elle souffre. Oh, elle sait souffrir mais elle est plus forte que les autres et elle cache sa souffrance, parce que personne ne pourrait comprendre çà ». Cette phrase que nous trouvons dans le prologue donne le ton dès le départ…

Comment aborder un sujet aussi difficile que l’anorexie boulimie sans tomber dans le voyeurisme et le pathos ? Comment pouvoir évoquer autant de souffrance en quelques pages ? C’est un périlleux exercice dans lequel s’est lancée Camille de Peretti dans son premier roman. Elle a réussi à combiner beauté d’écriture et émotion. Même si certains passages sont difficiles à lire et peuvent nous laisser sans voix, ils sont remarquablement écrits car Camille de Peretti a un style. Flaubert parlait de romans qui ne pouvaient tenir que par le style, avec Camille de Peretti, nous avons le style et la profondeur d’une histoire troublante où le lecteur peut se retrouver déboussolé rapidement tant elle arrive à l’immiscer dans l’histoire.

Petite fille modèle au parcours scolaire réussi, elle va trouver à travers les classes prépa et une école de commerce un autre univers avec ses spécificités où on comprend vite que Camille ne se reconnaît pas. L’ambiance, les premiers amours et la maladie sont décrits avec minutie.
Dans le cadre de ses études, elle doit réaliser un stage à l’étranger où Camille va encore une fois nous surprendre.

L’auteur nous entraine dans ce pays où nous découvrons avec elle en plus de la culture japonaise, une personne profondément humaine à travers le lien qu’elle tisse avec la femme qui va l’héberger ou encore les cours de cuisine qu’elle va donner à la télévision…
De retour à Paris, elle se lance dans l’apprentissage avec son école de commerce et elle va découvrir le monde de la finance sans vraiment savoir pourquoi avoir décidé de faire çà…Sa rencontre avec la banque sonnera faux, elle ne comprend pas ce qu’on lui demande…elle doit lire des journaux pour éclaircir, elle lira…La petite fille modèle s’exécute mais se lasse vite de cet univers qui lui semble étranger.

L’auteur nous décrit également quelques relations amoureuses dont une assez forte à la fin du livre avec César. La passion amoureuse la conduira au mariage mais la maladie est là…Elle a malgré tout pris conscience de son mal être et un psychiatre conseillé par sa mère va la suivre.
Ce dernier va lui apporter quelques clés de réponse et il va petit à petit tenter de la comprendre.
Un cri de colère associé à de nouveaux projets peut parfois tellement apporter de réponses…

Vous pouvez retrouver cette chronique sur le site 1001 livres.
http://www.1001-livres.fr/home.php

Aucun commentaire: