samedi 26 septembre 2009

A ne pas manquer dans le supplément Next de libération, un récit de Camille de Peretti "On va faire du cash mon amour"

Un témoignage poignant, une histoire d’amour, un monde des chiffres tant critiqué aujourd’hui et vous rajoutez à cela un style, celui de Camille de Peretti, vous arrivez à un petit récit de trois pages d’une immense qualité littéraire.

C’est une histoire d’amour entre un trader et un écrivain. Deux mondes différents qui se rencontrent. Ce milieu de la finance n’est pas fondamentalement inconnu de l’écrivain puisqu’elle y a travaillé. Des phrases crues parcourent ce récit où l’on retrouve quelques belles métaphores mais aussi un amour palpable entre les deux par des petites attentions quotidiennes.

« Etre trader, c’est tenir une boutique. A l’ouverture de la bourse, tu déroules ton rideau de fer et tu joues à la marchande. (…) A la fin de la journée, ta caisse parle pour toi […]Quand un commercial fait gagner 100000€ à sa boite dans l’année et qu’on lui en donne 5000, tout le monde trouve çà formidable. Qu’en est-il du trader qui rapporte 100 millions d’euros ? Lui aussi veut sa part. Les hommes politiques parlent de morale. Il n’y a rien de moral dans le calcul d’un pourcentage ».

Nous retrouvons dans ce récit haletant le rapport avec l’argent, la vie quotidienne d’un trader mais aussi un superbe portrait de Londres.

Mais si le récit est semé de ces métaphores très réussies sur la description du système financier tant critiqué aujourd’hui, c’est aussi ces dernières qui conduiront le couple à la séparation. «Il lui avait parlé du couple comme d’une opération boursière, une fusion de capital entre deux entreprises avec des enfants actionnaires bénéficiaires. Une intégration parfaite. »

Un récit de qualité, Camille de Peretti a encore réussi un coup de maître par son style qui appartient aux grands écrivains.

Trois magnifiques illustrations de Sunil Pawar complètent ce récit.

dimanche 30 août 2009

La vie suspendue de Marie Barrillon, un livre à ne pas manquer!!

Un extrait de ce court mais bouleversant roman est difficile à choisir tant j’ai souligné de passages au fil de ma lecture. Néanmoins, celui-ci a peut être plus retenu mon attention qu’un autre, « en un quart de seconde ce mal moderne a fracturé ma propre vie. Après la tienne. Et en fera de même de tant de gens qui t’aiment. Notre amour se vide et nous ne faisons rien pour empêcher son acte suicidaire. Car c’est bien de cela qu’il s’agit finalement, notre amour se suicide volontairement ». J’ai distingué au fond trois grandes étapes à la lecture de ce livre profondément bouleversant.

Un cri d’amour comme prolégomènes

Dans un premier temps, le cri d’amour est très perceptible de la part de la narratrice. Un amour profond et passionnel unit ce couple. La notion du temps est omniprésente et pour cause comme nous le verrons dans un second temps. « Le passé s’éloigne, je veux le retenir, malgré toute ma détermination, il s’efface. Un passé définitif mais cependant inachevé. L’avenir se trouble, douloureusement. Ne reste que ce présent trop présent, là, qui nous enveloppe trop serrés comme une seconde peau ». L’écriture sensorielle de l’auteur envoute le livre tant il en émane des parfums de poésie agréables avec des phrases courtes synonymes de l’immédiateté des sentiments. Si tout au long du livre, l’écriture semble automatique tant nous ressentons les sentiments de la narratrice, nous ne pouvons qu’observer le génie poétique du choix dans les mots et dans les constructions des phrases.

La maladie, l’amour et le sacrifice

Mais comment réagir quand dans une histoire si passionnée, l’homme devient malade. Ce « mal moderne » va-t-il dépasser leur union ou la briser ? La rupture, étape difficile représente la seconde étape de ce livre avec la dure réalité de la maladie. « Le couperet est tombé », expression que nous retrouvons à plusieurs reprises et dans laquelle nous ressentons la dure sentence. Bien entendu, la séparation sera un dur moment à vivre avec beaucoup de remise en questions et la notion de sacrifice également. « Je tourne en rond. A ne penser qu’à toi, je me suis oubliée, jusqu’à ne plus discerner que de l’indifférence envers moi-même. Jusqu’à ne plus m’intéresser. Accordant si peu d’importance à ma personne mais, en octroyant tant à la tienne. Ma principale activité du moment. » Il n’y avait pas grande solution, soit c’était lui, soit s’était elle qui prenait la décision de partir. C’est lui mais la chose est bien douloureuse quand l’amour est toujours là, présent.

Un début de résurrection

Comment surmonter l’épreuve, le passage par l’amitié représente l’idéal évoqué. «Je prendrais tout l’amour dans les cœurs qui s’ouvriront pour de nouveau faire exister ce sentiment dans le mien. Je prendrais toutes ces mains qui se tendront vers moi, sans les lâcher, jusqu’à les broyer pour y extraire toute la tendresse qu’elles contiennent. Je ferais avec ce monde tout autour, un échange de chaleur. » Mais le passage par les autres ne se retrouve pas en antinomie lorsque l’auteur évoque également la solitude nécessaire dans ce moment. Une très belle et brisante histoire d’amour dans laquelle nous retrouvons une narratrice talentueuse dans les malheurs rencontrés avec une écriture spontanée et magnifique. Notre cœur ne peut que vibrer derrière chaque mot minutieusement choisi.

La vie suspendue de Marie Barrillon, une histoire bouleversante à ne pas manquer !!

Une chronique à retrouver sur le site 1001 livres!
http://www.1001-livres.fr/1095-La%20vie%20suspendue

lundi 20 juillet 2009

Les plus belles pages de la poésie française...une anthologie à ne pas manquer!!

Je dois l’admettre pour la première fois, je n’ai pas lu le livre en entier que je vais chroniquer. Je n’aime plus lire ?, le livre n’est pas intéressant ?, je décide de flouer mes chroniques alors et de tromper les lecteurs ? Non, il ne s’agit pas de cela...

Le livre que je vais vous présenter est un ouvrage que je ne finirai jamais de lire....

Présentation
Il est toujours difficile de réaliser une anthologie. Plusieurs critères doivent rentrer en compte et une subjectivité certaine est nécessaire. La sélection, l’exhaustivité vers laquelle on tend sans jamais réellement la toucher, tant de difficultés qui se heurtent rapidement à sa bonne réalisation. Ici, je vous présente cette anthologie regroupant 500 poèmes d’auteurs français du Moyen Age à aujourd’hui.

Vous souhaitez savourer quelques vers ?
Première possibilité : l’obsession. Exemple, sitôt le livre en main, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller consulter les poèmes de Gérard De Nerval ou Louis Aragon. Vous pouvez les retrouver facilement par l’index à la fin du livre ou alors vous pouvez même retrouver le poème exact si vous connaissez le premier vers, forme de classement sympathique. Bien entendu, si vous êtes moins obsédés que moi par la fin de l’ouvrage, il suffit de consulter les premières pages, néanmoins, il sera alors nécessaire de connaitre le siècle de l’auteur...
Deuxième possibilité : le picorement du livre. J’utilise également cette méthode et ainsi à l’heure où j’écris cette chronique, je suis sous le charme de quelques vers de Paul Valéry mais je dois bien admettre que je peux aussi tomber en émerveillement sur des poètes dont j’avais ignoré légèrement leur talent comme Max Jacob.

Tout d’un coup, je m’interroge sur la vie de l’auteur. J’adore en effet me plonger dans les biographies afin de mieux comprendre les écrits. Là, il me suffit de me diriger vers la fin où il y a une petite biographie de l’ensemble des poètes et j’en apprends ainsi un peu plus sur la vie de Max Jacob….

Un très bel ouvrage avec de magnifiques illustrations à consulter sans modération et à déposer dans la bibliothèque ou sur une table de chevet bien visible pour être consulté rapidement !!

Une chronique à retrouver sur le site 1001 livres!!
http://www.1001-livres.fr/1044-Les%20plus%20belles%20pages%20de%20la%20poésie%20française

lundi 6 juillet 2009

Dernières nouvelles du front de Daniel Arnaud, un livre à ne pas manquer!!

Ce livre, c’est le regard croisé d’un philosophe, d’un écrivain, d’un professeur et avant tout d’un homme et d’un citoyen.

Le début dans l’enseignement

André Moreau vient de réussir le concours pour enseigner le français et l’histoire dans un lycée professionnel. Il prépare, en parallèle, sa thèse de philosophie avec pour but d’enseigner cette matière.

Première affectation : première rencontre avec ce monde à la dérive qu’il va nous décrire tout au long de ce livre. Il va très vite apprendre qu’il va enseigner aux « Tiers Etat »comme en témoignent les fiches de présentations et il se retrouve très rapidement confronté aux difficultés. Le lycée n’est pas classé en zone ZEP et pourtant les critères semblent bien réunis…
Si certes les élèves apparaissent difficiles à gérer dès le départ, il va se heurter également au proviseur de cet établissement qui appartient à la noblesse en quelque sorte puisqu’il semble y faire régner une réelle monarchie. Ce personnage qui arrive à terrifier nombre d’enseignants apparaitra comme sans cœur.
Les élèves ont certes des carences mais il en va de même selon l’auteur pour l’IUFM où il va observer la totale déconnection avec la réalité et des conseils souvent inadaptés. André se retrouve rapidement esseulé car il ne trouve guère beaucoup de soutien de la part de ses collègues.

Le nivellement par le bas ?

André s’aperçoit des difficultés auxquelles il se heurte dans les lycées professionnels qui réunissent concrètement les élèves le plus en difficulté contrairement à la vision idyllique décrite par l’IUFM. Le narrateur cite de nombreux extraits de ses cours où nous sommes confrontés à des aberrations d’élèves en âge de voter comme le souligne à très juste titre le narrateur.
« Tuco croyait que Jacques Chirac était de gauche « parce que les gens de gauche sont malhonnêtes », et était incapable de définir la « justice sociale » ou la « libre concurrence ». Il croyait aussi que la seconde guerre mondiale opposait les « français et les juifs ». Tuco avait vingt ans et était en âge de voter. Terrifiant… »

L’école, cette hétérotopie…

Michel Foucault évoquait ce concept d’hétérotopie qui signifie espace autre mais bien réel…Nous étions bien dans un espace autre dans ce lycée professionnel. Entre les murs de ce type d’établissement, le narrateur nous décrit l’horreur de l’intérieur mais surtout l’hypocrisie et la nécessité de ne pas faire de vagues à l’extérieur.

L’auteur philosophe ne s’arrête pas à la description des maux de l’école, Il analyse avec brio la société dans laquelle nous vivions et la victoire de Nicolas Sarkozy.

Un livre décapant écrit avec talent qui peut réellement faire peur sur l’état de l’enseignement en France.

Vous pouvez retrouver cette chronique sur le site 1001 livres en suivant le lien suivant:
http://www.1001-livres.fr/1001-Dernières%20nouvelles%20du%20front.html

samedi 2 mai 2009

Thornytorinx de Camille de Peretti

C’est l’histoire d’une fille qui se pose des questions. Elle a des angoisses et des tas de problèmes. Et elle souffre. Oh, elle sait souffrir mais elle est plus forte que les autres et elle cache sa souffrance, parce que personne ne pourrait comprendre çà ». Cette phrase que nous trouvons dans le prologue donne le ton dès le départ…

Comment aborder un sujet aussi difficile que l’anorexie boulimie sans tomber dans le voyeurisme et le pathos ? Comment pouvoir évoquer autant de souffrance en quelques pages ? C’est un périlleux exercice dans lequel s’est lancée Camille de Peretti dans son premier roman. Elle a réussi à combiner beauté d’écriture et émotion. Même si certains passages sont difficiles à lire et peuvent nous laisser sans voix, ils sont remarquablement écrits car Camille de Peretti a un style. Flaubert parlait de romans qui ne pouvaient tenir que par le style, avec Camille de Peretti, nous avons le style et la profondeur d’une histoire troublante où le lecteur peut se retrouver déboussolé rapidement tant elle arrive à l’immiscer dans l’histoire.

Petite fille modèle au parcours scolaire réussi, elle va trouver à travers les classes prépa et une école de commerce un autre univers avec ses spécificités où on comprend vite que Camille ne se reconnaît pas. L’ambiance, les premiers amours et la maladie sont décrits avec minutie.
Dans le cadre de ses études, elle doit réaliser un stage à l’étranger où Camille va encore une fois nous surprendre.

L’auteur nous entraine dans ce pays où nous découvrons avec elle en plus de la culture japonaise, une personne profondément humaine à travers le lien qu’elle tisse avec la femme qui va l’héberger ou encore les cours de cuisine qu’elle va donner à la télévision…
De retour à Paris, elle se lance dans l’apprentissage avec son école de commerce et elle va découvrir le monde de la finance sans vraiment savoir pourquoi avoir décidé de faire çà…Sa rencontre avec la banque sonnera faux, elle ne comprend pas ce qu’on lui demande…elle doit lire des journaux pour éclaircir, elle lira…La petite fille modèle s’exécute mais se lasse vite de cet univers qui lui semble étranger.

L’auteur nous décrit également quelques relations amoureuses dont une assez forte à la fin du livre avec César. La passion amoureuse la conduira au mariage mais la maladie est là…Elle a malgré tout pris conscience de son mal être et un psychiatre conseillé par sa mère va la suivre.
Ce dernier va lui apporter quelques clés de réponse et il va petit à petit tenter de la comprendre.
Un cri de colère associé à de nouveaux projets peut parfois tellement apporter de réponses…

Vous pouvez retrouver cette chronique sur le site 1001 livres.
http://www.1001-livres.fr/home.php

Je ne mangerai plus de cerises en hiver d'Alain Juppé

« Tout bien réfléchi, je ne me sens pas prêt pour la contemplation. Le besoin d’action continue à m’habiter. Et je me dis qu’il y a mille façons d’agir, bien des charges à exercer, tant de services à rendre. »

Un livre où vont se mêler confidences, passions, combats, amours réalisé par un homme politique mais avant tout par un écrivain, un essayiste et un romancier de talent capable de mélanger les styles d’écriture pour le plus grand bonheur du lecteur.
Tout commence par un vibrant récit de l’épouse de l’ancien Premier Ministre, Isabelle, et le livre se termine par un éloge de leur relation réalisé cette fois ci par l’auteur en personne. Une complicité palpable présente constamment dans les différents moments de cette vie mouvementée et dense.

Pléthore de domaines vont être abordés mais dans chacun d’entre eux, nous retrouvons le combat et la passion comme leitmotiv.

Combat politique bien sur que cela soit dans les différentes fonctions occupées autrefois et/où aujourd’hui. L’univers décrit par la presse n’est pas forcément flatteur, les différents scandales n’ont pas fondamentalement redonné un blason d’or au domaine. Pourtant, Alain Juppé, en homme d’Etat en nous donnant sa vision du métier avec les hauts et les bas nous laisse entrevoir le rôle du politique dans notre société. Il nous décrit également sa relation avec ses condisciples…Les défaites et les succès sont racontés avec passion, joie et/ou déchirement suivant les situations rencontrées par l’auteur.

Combat écologique bien entendu avec l’ancien Ministre d’Etat, de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables et actuel maire de Bordeaux qui est très investi dans ce domaine. Vaste domaine au cœur de l’actualité, l’auteur n’hésite pas à se rappeler l'incompréhension de son père sur les fameuses cerises mangées en hiver par son fils. C’est en réfléchissant sur l’agenda 21 dédié à l’environnement qu’il prend conscience en fait que « c’est d’une autre façon de vivre qu’en fait il s’agit ».Passionné du début à la fin que cela soit lorsqu’il parle de son épouse ou bien qu’il évoque ses fonctions de professeur ou d’homme politique. A chaque fois, le lecteur ne peut que la ressentir, omniprésente, elle appuie ses explications et nous immisce dans son univers.

Nous découvrons dans ce livre non un autre Alain Juppé mais celui que l’on ne voit pas au départ. Sensible, passionné, parfois dubitatif, le livre est avant tout le témoignage d’un homme...

Vous pouvez retrouver cette chronique sur le site 1001 livres.
http://www.1001-livres.fr/home.php

samedi 10 janvier 2009

Coup de coeur pour un forum littéraire

Les personnes suivant ces chroniques connaissent aussi mon investissement dans mes groupes facebookiens que cela soit pour les cours particuliers, Camille de Peretti, Jean Paul Brighelli, la chanteuse Salwa ou la comptabilité…Je me suis attaché ces derniers temps à un groupe créé par Marie Barrillon s’intitulant Auteurs et lecteurs, une même passion : la lecture.
J’ai très vite remarqué l’énergie mise par Marie dans la rédaction et l’évolution de son groupe qui me fait toujours chaud au cœur. Voir des gens s’investir utilement pour le rayonnement d’une passion sur facebook quand tant d’autres perdent leur temps à servir leur égocentrisme démesuré, cela fait extrêmement plaisir.

C’est alors qu’elle m’a proposé de rejoindre son forum consacré à la littérature. Il rencontre un très vif et beau succès bien mérité vu l’acharnement de Marie dans la réussite de ce dernier. Sa réactivité immense et son courage permettent de faire de cet espace un réel bijou. Elle a eu la gentillesse de me nommer modérateur et j’essaye par mon faible investissement de contribuer à son expansion. Je tente de convaincre également mes amis littéraires de venir à la rencontre de ce forum. Je les remercie d’ailleurs pour certains d’avoir osé franchir le pas : Adeline, Lisa, Michel…

Il est composé de plusieurs rubriques et ce n’est pas un espace figé comme en témoigne les multiples mutations opérées ces derniers temps. Comme pour toute réussite dans un projet, il faut être capable de le modifier sans cesse pour toucher le plus de monde. C’est ce que fait Marie. La littérature est vaste et nous nous apercevons un peu plus chaque jour de l’évidence de mettre telle ou telle rubrique.

Elle a eu la sublime idée de lancer un chat sur le forum permettant d’échanger en direct avec les membres. Echanger autour de la littérature, quel bonheur, nous pouvons ainsi dans le respect de chacun partager nos livres, auteurs favoris…

Aujourd’hui le forum réunit 31 personnes et comptabilise 198 messages.
Venir y jeter un œil est devenu pour moi un élément essentiel, ma drogue quotidienne tellement il est riche de pouvoir échanger, discuter avec un nombre croissant de personnes. Mais ce n’est qu’un début !!!

Alors, si vous aussi, vous souhaitez rejoindre ce groupe, n’hésiter pas :
http://marie.barrillon.bestoof.com/index.php